Ne dites pas à ma mère que je joue au tiercé dites lui que je joue au poker

Comme Nantais qui couche sur papier blogger son approche(*) du poker, je me suis moi-même introspecté (non Mama ça ne salit pas ^^). 

Je suis issu d'une cellule familiale et plus particulièrement d'un papa qui a connu quelques problèmes d'addiction au tiercé du bar du coin, pas sûr d'ailleurs que ce soit le tiercé en lui-même ou le comptoir placé juste à côté et ce qui était servi dessus ... 

On peut reconnaitre Konguk et un certain Papy blogueur ^^

Ma maman quant à elle tenait son propre café mais sans proposer de jeu de bistrot, mis à part ceux qu'apportaient les piliers de l'établissement, essentiellement des jeux de belote. 

Bref, il était fréquent que je m'attable immédiatement à côté d'une table où les cartes côtoyaient le ballon de rouge et la gitane maïs, pour faire mes devoirs de fin d'après-midi ou juste pour regarder les vieux passer leur temps. 
Tout ça pour dire que si j'ai évité le penchant pour l'alcool que mon génome paternel et/ou mon environnement d'enfant aurait pu aiguiser, j'ai quand même pris le goût pour les cartes et les jeux "sociaux" assez tôt. 
Tarot et coinche pendant les études supérieures (entre deux parties de babyfoot), et puis un long moment sans que le démon des cartes ne me titille, jusqu'à Patriiiiiick et internet, TribuPoker, la French No Limit et les Xewod freerolls. 

Comme pas mal de gens, j'ai rapidement spew mes premiers 50€, puis remis au pot et plus jamais redéposé depuis. 

Ma pratique est avant tout communautaire et compétitive avec challenges et package live en point de mire comme objectif. 
Je me suis essayé au stacking essentiellement pour faire plaisir à des amis joueurs de poker pas manchots et vivre de beaux tournois live par procuration. Aussi pour me faire plaisir avec des tournois à buyin non raisonnable lorsque d’autres amis ou souvent les mêmes ont bien voulu parier sur moi. 

Je tilte comme tout le monde, surtout en fin de session lorsque la fatigue et la frustration d’avoir queuté la session pointent le bout de leurs nez. 
Mon style de jeu ne prête pas à l’ennui (c’est un euphémisme ^^), du coup je ne me suis pas encore lassé du jeu en ligne. 

Le poker live est trop chronophage par rapport à ce que mes proches peuvent supporter vis-à-vis de mon jeu favori, du coup mis à part les virées annuelles small ballochardes, je m’en remets à la possibilité d’un chattage contre Ricardoc à l’issue d’un championnat online, sans garantie de pouvoir honorer ledit package ^^. 

Alors bien sûr je reste naïf et émerveillé par la possibilité d’un sponsoring temporaire, et je cours bêtement peut être après les promotions du type Pass Pro voire Top Shark. Rassure toi Ricardoc, je ne tenterai pas LMDB, faut pas déconner non plus ^^ 

J’aimerai que la pratique du poker soit davantage encadrée en France comme un vrai sport de l’esprit, ce n’est pas les leaders d’opinion ni les idées qui manquent dans le milieu professionnel (Philippe Ktorza, Roger Hairabedian, ou même Erwann Pécheux), mais l’image de ce jeu souffre encore d’un lourd passé d’images d’Épinal et d’une sulfureuse réputation. 
Il pèse toujours une atmosphère de prohibition plus ou moins rampante en France, surtout en tant de crise, et malheureusement l’esprit bien français de jalousie envers ceux qui réussissent en gagnant de l’argent n’aide pas. 

Croire que le poker se développera avec du play money est à mon avis une utopie, ou alors ce jeu se transformera en un aimable jeu de société comme la belote, avec comme premier prix du tournoi de quartier un beau gros jambon rose, merci bien. 

Moi je crois en un développement des festivals de poker de 10j max dans les établissements en dur (les réseaux Joa et Barrière, les casinos du sud comme Gruissan, les cercles parisiens et en région), avec un Main Event sur 3 jours accessible (maximum 1000€), un high roller pour les professionnels s’il en reste, et surtout une première semaine de sides events avec des prizepools rétribuant 25 à 30% des fields avec tickets pour le main event en plus du cash, des variantes fun (voire des tournois d’autres jeux de cartes eux aussi qualificatifs !) et des buyins à quelques dizaines d’euros seulement. 
Ce genre d’open de poker pourrait être organisé en une sorte de championnat des opens au niveau national, avec en fin de saison un grand festival final regroupant par exemple les 200 meilleurs joueurs classés tout au long de la saison. 
C’est l’idée que Lkteam suggère à Pokerstars au lieu d’investir dans la poker-télé-réalité de LMDB. 

Cette idée, je la verrai bien mise en œuvre par une fédération liée au ministère des sports (section sport de l’esprit!). La FFF et la LFP travaillent bien avec les clubs professionnels de football et les villes propriétaires des infrastructures, pourquoi une FFP ne travaillerait pas avec des établissements de jeu et les villes où ils sont implantés qui ne seraient pas contre l’afflux d’une masse de joueurs et leurs familles dans les établissements hôteliers locaux ?

Merci de m'avoir lu jusque là, je pense que le poker a encore de beaux jours devant lui, même en France, il y a suffisamment de passionnés pour cela ;-)

Définition détournée:
(*)approche: pris pour un o par l'hypermétrope.