samedi 27 février 2010

Milieu de tournoi, to move or not to move ?

Je m'essaye un petit billet de stratégie à quatre sous sur la zone improbable de milieu de tournoi, zone durant laquelle on est encore loin des places payées, et parfois (plus souvent?) déjà proche de la sortie.

Grosso modo trois situations peuvent se présenter en cours de tournoi :

1- soit la stratégie smallball standard a bien fonctionné et notre tapis se situe autour de la moyenne, mais l'augmentation des blinds et le resserrement des tailles de tapis font que le danger approche et le M diminue dangereusement (~10M).
2- soit un ou plusieurs mauvais coups (bad beats) nous ont amené à perdre une partie significative de notre tapis et nous sommes déjà en mode survie, guettant une situation de coin flip pour rester à flots.
3- soit de belles rencontres profitables ou la stratégie longball nous ont permis de construire un gros tapis qui se situe bien au dessus du tapis moyen, nous sommes alors en situation de "big stack".
La situation n°3 est la plus simple à traiter, le jeu optimum revient à resserrer drastiquement son jeu contre les petits tapis, et au contraire à élargir le gap concept contre les tapis moyens, lorsqu'il ne reste plus de petits tapis à parler dans le tour d'enchère.
Ne pas payer le Allin d'un petit tapis peut même être profitable car celà contribue à resserrer les tapis moyens de la table, et donc à pouvoir davantage user du gap concept élargi pour continuer à "marcher sur la table".
Le mot d'ordre reste la conservation absolue des jetons qui constituent un magot à ne pas dilapider à ce stade du tournoi.
La situation n°2 est elle aussi relativement simple puisqu'il s'agit de rechercher un coin flip en tête à tête si possible avec un adversaire avec un tapis moyen mais pas confortable.
En effet, ce type d'adversaire hésitera la plupart du temps à payer une partie non négligeable de son tapis mais pourra faire une erreur qui nous sera profitable (tranformation du coin flip en 70/30 avec une carte commune).
Un gros tapis préférera souvent nous laisser remonter en jetons, et nous paiera malheureusement le plus souvent en étant favori (cf cas 1).
L'idéal est le resteal après ouverture standard, car celà maximise les chances d'être payés et d'engager la bataille du coin flip (ou mieux d'un 70/30 ou 80/20).
La situation n°1 est plus difficile à appréhender et dépendra beaucoup de l'image projetée à la table.
En effet, nous entrons en zone de turbulences et il va falloir tenter des moves pour pouvoir prétendre à aller beaucoup plus loin dans le tournoi.
C'est une zone où il faut prendre des risques dans des situations marginales et user du 3bet en position et du check-raise post flop, quitte à perdre une grosse partie de son tapis et se retrouver rapidement en situation n°2.
Ainsi lors de la première manche du challenge Betfair de CelticTouch, je me suis retrouvé avec un tapis de 6K sur des blinds 100/200/20 soit un M de 12, sur une table très active depuis quelques orbites.
J'ai ouvert le coup au cutoff avec ATs à 3 big blinds, et le big blindeur m'a relancé à tapis pour environ 2/3 de mon tapis total.
Après réflexion, je me suis dit que la situation me semblait favorable pour tenter de monter du jeton, et me suis retrouvé confronté à AQo qui gagna le coup.
Je ne regrette pas ce move qui peut sembler limite voire hasardeux, car je pense que mon adversaire aurait pû agir de la même façon avec un As plus faible que le mien, ou avec une paire moyenne.
Mais c'est peut-être aussi parce que je crains moins la situation de petit tapis que le fait de voir passer les orbites avec un camion poubelle et un tapis qui fond dangereusement ...
Une autre raison valable est que je ne pense pas avoir un edge suffisant sur la table pour pouvoir lui survivre jusqu'aux abords de la table finale.
Pour la petite histoire, je finirai 1/2 heure plus tard 61eme/89 sur un coin flip standard (situation n°2) en plein move de "resteal en position" : 88 <> AK

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